HISTOIRE GÉOLOGIQUE
Paléozoïque
L'histoire géologique de la région débute au Cambrien moyen avec la mise en place du leucogranite de Lanvaux
(phase 1).
Une sédimentation détritique succède à cette émersion (Groupe de Bains-sur-Oust) avec des caractères épicontinentaux
à cachet cambrien; toutefois la présence de sédiments briovériens en profondeur n'est pas exclue.
L'enveloppe ordovicienne de cette série
semble concordante, bien que la plupart des contacts soient tectonisés.
La deuxième phase de mise en place du granite de Lanvaux (phase II) à l'Ordovicien
moyen ne se traduit pas par un changement fondamental de la sédimentation qui conserve son caractère épicontinental.
Toutefois, la présence
locale de conglomérats à la base du Grès armoricain peut être en relation avec des paléoreliefs liés à cette deuxième phase.
A partir de l'Arénigien et pendant tout l'Ordovicien, la transgression s'est développée avec des caractères analogues à ceux connus au Sud de Rennes.
Ces caractères sont plus ou moins oblitérés au Sud de la ride de Lanvaux par la tectonique et le métamorphisme hercyniens, sans que l'on puisse observer un changement dans les conditions de sédimentation,
au moins jusqu'au Silurien.
Le rôle de haut-fond joué par le granite de Lanvaux ne s'est pas prolongé au-delà du Cambrien:
l'enveloppe sédimentaire externe de la ride de Lanvaux montre clairement par la présence des grès de l'Arénigien et des schistes d'Angers que la région est
restée immergée jusqu'à l'Ordovicien moyen.
La Formation de Riadan marque un retour à la sédimentation argileuse, de part et d'autre
de l'axe de Lanvaux.
Le Silurien débute par des sédiments arénisés ("Grès de base" de la Formation de la Chesnaie au Nord, "grès
d'Abbaretz" et de "l'Eclys" au Sud) sub-contemporains d'une dernière phase magmatique du granite de Lanvaux (phase III).
La série se poursuit classiquement
au Nord par les "Schistes moyens" et la formation gréseuse de Poligné.
A l'approche de l'accident directionnel de Malestroit - Angers, certains de ces termes
sont occultés ;
au Sud, les écaillages, les failles inverses chevauchantes ne permettent pas non plus une distinction fine de ces différentes formations.
Cependant, au Nord comme au Sud, les ampélites et les phtanites à faune graptolitique constituent un repère important:
on remarque l'absence des premières zones de Graptolites du Llandovérien,
le Llandovérien inférieur
pouvant être représenté par la Formation de la Chesnaie ou ses équivalents.
Dans le synclinorium de Saint-Julien-de-Vouvantes, les sédiments siluriens les plus récents sont datés du Wenlockien et du Ludlowien pro parte,
alors que dans le synclinorium de Saint-Georges-sur-Loire, les phtanites livrent une faune de la partie moyenne. du Llandovérien, le Wenlockien et le Ludlowien paraissant constamment absents.
La présence, au Nord, d'une écaille de Dévonien inférieur à la Bodinais en Pierric constitue le témoin le plus récent du Paléozoïque de la région
(grès à P. monnieri du Lochkovien).
Dans le synclinorium de Saint-Georges-sur-Loire, une sédimentation argilo-gréseuse (Formation de Fégréac)
succède aux sédiments lagunaires ou marins carbonés du Llandovérien (phtanites et ampélites) ;
quelques rares indices volcano-sédimentaires
Oamprophyres, tuffites) apparaissent au-dessus des phtanites, traduisant un retour à l'instabilité et à l'ouverture du domaine.
L'âge du toit
du Complexe de Saint-Georges-sur-Loire est mal connu, il ne dépasse pas le Silurien (Ludlowien ?) dans la région de Nozay.
Plus à l'Est (feuille Angers),
des calcaires associés à des roches volcaniques ont livré une faune du Ludlowien ; d'autres affleurements carbonatés contiennent des fossiles du Dévonien inférieur (Praguien).
On observe d'ailleurs la même succession dans la partie orientale du synclinorium de Saint-Julien-de-Vouvantes (région d'Angers et d'Erbray), celle-ci montantjusqu'au Famennien.
La tectogenèse régionale est marquée par une suite d'événements dont le principal serait une phase tangentielle du Sud vers le Nord qui pourrait se situer
au Silurien final; cette phase compressive ferait chevaucher la série de Saint-Georges-sur-Loire dont la base est d'âge Llandovérien, sur un autochtone auquel on attribue un âge Ordovicien supérieur (P. Ledru et alii, 1986).
Une phase distensive succèderait à ce charriage (tufs rhyolitiques de Rieux d'âge Famennien), cette phase étant scellée par un cisaillement ductile
senestre précédant la compression hercynienne majeure (phase bretonne) accompagnée par les intrusions syntectoniques de leucogranites.
Un cisaillement
ductile dextre déforme l'ensemble des structures antérieures (y compris les filons de quartz stannifères du granite de Nozay datés à 325 ± 10 M.A.): ce dernier événement est contemporain du cisaillement
dextre sud-armoricain daté à 316 ± 10 M.A.
La compression hercynienne engendre au Nord de la ride de Lanvaüx des plis en relais déversés
ou faillés du Nord vers le Sud, certains plis n'étant que légèrement déjetés.
L'orientation moyenne de ces structures varie de
N 80 à N1000 E.
Elles forment localement un angle de 200 par rapport à l'axe de l'anticlinorium de Lanvaux, grande structure renversée du Sud vers
le Nord, dont le flanc nord est cisaillé à l'Est de Derval jusqu'à Baud dans le Morbihan.
Au Sud de l'axe de Lanvaux, une compression du Sud vers le
Nord est accompagnée dans le synclinal de Nozay, par la montée syntectonique du granite de Nozay dont l'auréole de métamorphisme et le champ filonien sont sensiblement parallèles aux axes des structures hercyniennes.
Le flanc nord du synclinorium de Saint-Georges-sur-Loire est affecté de plis déversés du Sud vers le Nord, ce qui explique la répétition des niveaux
gréseux et phtanitiques.
Une phase de fracturation subméridienne postérieure a provoqué un décrochement dextre de toutes les structures.
Cer.taines de ces fractures ont une importance régionale et sont jalonnées par des petites anonlalies gravimétriques et des grabens tertiaires (alignement Quessoy
- Vallet, passant par Bréhain, Nozay, Saffré).
Au niveau de Nozay, le décrochement semble avoir une composante verticale: le granite de la Ville-Foucré
à l'Est de la faille est abaissé de 40 mètres par rapport au granite du Houx à l'Ouest.