Le Mené Campagnes angevines 1982 (vers 1350 à vers 1530)
Dans une économie constamment menacée de déficit alimentaire, le souci premier de la paysannerie fût avant tout d'assurer sa subsistance, de ce fait l'élevage
resta toujours subordonné aux productions céréalières
Même les plus déshérités jouissaient, par droit ancestral,
de l'usage des pâtures communales et pouvaient entretenir quelques têtes de bétail. Aux moutons, on abandonnait les vastes landes, les brandes et les terres temporairement incultes, les sous-bois leur étaient interdits.
Goudé Histoire de Châteaubriant
(Baronnie, ville...) 1870
Les landes, qui occupaient, …, une si grande étendue de pays, n'étaient pas entièrement inutiles.
Elles étaient le bien commun ou la propriété du seigneur.
Dans
tous les cas, elles étaient la richesse des pauvres gens qui y faisaient paître de nombreux troupeaux, des brebis d'une espèce particulière.
Ces
moutons, presque noirs, d'une chétive apparence, étaient l'objet d'un commerce considérable.
Ils occupaient une partie de la Grande foire de Béré.
Une triple industrie en est née : - Moulins à foulons - Les serges - Les peigneurs de laine.
Les marchands sergers formaient une classe riche et nombreuse (consommation prodigieuse de cette étoffe, presque uniquement employée parmi le peuple).
L'industrie de ceux qui travaillaient la laine était la plus considérable. Tout le monde peignait.
Crise terrible de 1560 à 1598 : La guerre
civile avait ruiné les manufactures.
Dès le début du XVIIe siècle, les corporations se plaçaient sous la bannière du saint-patron.
Les Sergers : Notre-Dame.
Les peigneurs de laine sous la protection de St Blaise.
Longtemps l'agriculture demeura stationnaire, longtemps d'immenses étendues de terres incultes couvrirent la surface du pays. Dans le Pays de Châteaubriant, l'afféagement de toutes les terres vaines et vagues a été
décidé à la fin du XVIIIe sous l'impulsion du Prince de Condé. Tous les seigneurs du pays se mirent à défricher les vastes landes que la peste noire du XVIe siècle avait laissées après elle.
Marcel Buffé « Une
cité, dans l'histoire, Châteaubriant » 1984
Sur les landes sont présents des élevages de chèvres et de petits
moutons noirs très sobres.
Développement des métiers de la laine. L'élevage des moutons et des chèvres amènera une autre industrie,
la mégisserie, puis la tannerie.
Élevage de petits moutons noirs sur les vastes landes.
Au XVIIIe siècle, une partie de la contrée a été déboisée, mais des landes en grande quantité, où paissent des moutons noirs et des chèvres demeurent.
La plus grosse industrie à Châteaubriant est une triple industrie dérivée de l'élevage des moutons de bruyère.
Triple industrie : - Moulins à foulons - Marchands sergers - Peigneurs de laine (cardeurs)
Cette industrie est très florissante
depuis le début du XVIIe siècle après les troubles de la Ligue.
A la veille de la Révolution, près de 90% de la population est appliquée
à la culture et à l'élevage. Seulement ¼ des terres est cultivé. On n'utilise pas d'engrais, d'où l'utilité de la jachère. Les landes très nombreuses permettent l'élevage de chèvres
et de moutons.
Alain Croix,
Bretagne aux XVIe et XVIIe siècles
La répartition des landes est loin d'être uniforme en Bretagne. Celles des campagnes du Pays Nantais
au nord de la Loire sont particulièrement étendues au XVIIe siècle.
Le fait que les défrichements massifs n'aient été opérés
qu'au XIXe siècle, à une époque où la population n'était probablement pas plus nombreuse que dans les campagnes, au milieu du XVIIe siècle, confirmerait l'hypothèse d'un obstacle technique.
Il a fallu résoudre un énorme problème d'engrais et surtout d'amendements.
L'utilisation
de la lande comme pacage est essentielle pour la vie quotidienne des familles paysannes.
La lande serait ainsi la réponse la mieux adaptée à l'impossibilité
matérielle, technique de mettre en culture avec profit des terres trop acides.
La lande fait partie d'un système de culture, d'un assolement à rotation
parfois extrêmement lente.
Mais lande ne signifie pas terre inutile : pacage, matériaux, litière (bruyères) représentent un apport
non négligeable pour les familles paysannes
Andouard 1889
En moins de 80 ans, plus de 140 000 ha de terres infertiles ont été mises en culture dans la Loire-Inférieure.
Les terres labourables s'étendaient sur 260 000 ha en 1803, 301 600 ha en 1840 et 400 272 ha en 1882.
L'accroissement des terres labourables a été rapide, surtout dans la dernière période.
En 1789, 132 000 ha de terres incultes
de toute nature étaient présentent dans la Loire-Inférieure.
Cela représentait 1/5 du total du territoire. C'était a peu près
la situation d' il y a 50 ans auparavant.
On observe un petit nombre de défricheurs dans les dernières années du XVIIIe siècle.
La raison en est dans l'état d'indivision où se trouvaient alors la plupart des landes (ambiguïté de la législation).
Pour donner une apparence de légalité aux prises de possession que l'on ne pouvait supprimer, le pouvoir autorisa les communes à louer à leur profit les terres vagues qui devinrent
ainsi leur propriété.
Vers 1818, l'accroissement de la population et le prix élevé des grains excitèrent un nouveau mouvement vers les
terres vagues et renouvelèrent les contestations à peine éteintes. Les difficultés ne prirent fin qu'en 1850, après la promulgation d'une loi de procédure qui régularisait complètement le partage des
terres incultes.
En 1840, 28% seulement des terres incultes étaient livrés à la culture.
Le plus fort du travail a été accompli de 1850 à 1889. Les Landes, Pâtis, Bruyères et Marais constituaient 132 000 ha en 1803, 96 265 ha en 1852 et seulement 38 735 ha en 1882.
Andouard : Région de Châteaubriant,
Déclin ou essor.
De longues bandes de plateaux schisteux s'étirent d'Est en Ouest au nord de la Loire-Atlantique.
L'absence de drainage sur ces plateaux argileux et l'absence de chemins praticables sont sans doute les causes majeures de la mise en valeur récente de certaines terres au XIXe siècle.
Pour défricher les landes de Grandjouan, on importa des bœufs des Mauges et du Poitou.
Cela favorisa le développement des foires.
Sanfaçon 1967 Défrichement … Haut Poitou … Xe au XIIIe siècle
Pays de Brandes
Les ajoncs et les fougères, dans les sols les moins dénudés, et les genêts et les bruyères, dans les plus déshérités, étouffent
les taillis laissés à l'abandon.
Au début du XIIe siècle on songeait partout à défricher. L'augmentation de la population provoqua
une augmentation des surfaces cultivées. Dans les pays de brandes les défrichements furent plus tardifs que dans les région boisées.
Les bourgs
se trouvent surtout dans les régions de défrichement précoce. On n'en rencontre guère dans les pays de brandes.
Les causes des défrichements
et de l'essor démographique au Poitou sont mal connus.
Les vrais défrichements ne semblent pas antérieurs au XIe siècle. Au XIIIe siècle
le peuplement des campagnes était dense.
L'importance des défrichements réside dans le fait que la vie économique est alors fondée sur
l'agriculture.
L'assèchement des marais et les défrichements se sont étalés du XIe au XIIIe siècles (au plus tard dans les pays de brandes).
Rieffel : Statistiques du canton de
Nozay 1865
Toutes les routes macadamisées du canton de Nozay datent de 1830. Auparavant seuls existaient des chemins de terre impraticables une grande
partie de l'année. La grande route de Nantes à Rennes, qui traverse la ville de Nozay, ne faisait pas exception, elle n'a été mise en état de bonne viabilité que de 1832 à 1838.
Plus de 8000 ha de landes ont été défrichées et convertis en terres arables et prairies. (9837 ha en 1811, 1730 ha en 1864)
Disparition des mauvais bois : 900 ha. Terres labourables : 8528 ha en 1811, 16 003 ha en 1864.
Les céréales s'étendaient
sur 11 610 ha en 1864 avec 5877 ha de froment d'hiver. Changement radical par rapport à 40 ans auparavant (Extension des cultures, disparition du seigle au profit du froment).
Les terres incultes défrichées et une meilleure agriculture ont donné plus d'aliments et plus d'aisance à la disposition des habitants. (Population du Canton en 1830 : 10 852, en 1861 : 15 312).