A Saffré, au Lieu-dit La Fuie, à 80 m du château, à 50 m de la rivière Isac, découverte
d’une petite nécropole à incinération (?) de la première moitié du IVe s après JC.
A. Leroux en 1874 a découvert dans plusieurs fosses, régulièrement espacées, une quarantaine de vases, dont une quinzaine en verre, des clous en fer et une lame en fer. *
D’après Leroux («sur quelques vases gallo-romains découverts à Saffré, sur la rivière de l’Isac, à 80m à
l’ouest du Château de Saffré» :
Bulletin de la Société Archéologique
de Nantes N°14 1875 pp 49-51, 1 planche),
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344260501/date
« Des ouvriers, employés par l’administration à extraire du gravier dans une prairie située au sud du bourg de Saffré découvrirent quelques
vases en terre et quelques vases en verre.
Ceux-ci étaient tous brisés, à l’exception
d’une petite coupe de couleur vert-clair, d’un travail peu achevé mais portant quelques détails d’ornementation très simple, tels que des rayures verticales sur le contour de la partie supérieure et de petites
facettes sur la partie convexe. Elle pouvait à peine tenir debout sur une surface plane. (Hauteur : 0,065m) (diamètre à l’ouverture : 0,04m)
Un autre vase de la même couleur, dont je n’ai pu recueillir que quelques débris, parce que le reste avait disparu, consistait en une sorte de bouteille à anse, très allongée
et fort élégante. Le fond et la partie supérieure, au dire des ouvriers, affectait une forme bizarre et très ornée.
Je n’ai trouvé en verre blanc qu’une carafe ou ampoule à panse arrondie, à col allongé et quelques fragments portant des traces de dépressions, insuffisants du reste pour que l’on
put juger de la forme générale du vase auquel ils avaient du appartenir
Celui des vases en terre
qui me fut remis le dernier était une petite urne haute de 15 centimètres environ, de terre blanchâtre assez fine...Pour la forme elle ressemblait sensiblement au vase de terre que nous appelons alcazara.
J’ai recueilli, en outre un petit anneau en verre bleu, ayant 12 à 15 centimètres de circonférence et un morceau de fer complètement
oxydé, ayant la forme d’un cône allongé.»
Sur des dessins publiés en
1875 par A. Leroux, P. Galliou a reconnu en 1978 la «coupe de couleur vert-clair» comme très probablement d’une forme Isings 106c avec une décoration
du même type Ique celle d’sings 107 a (Isings, 1957) que l’on peut dater de la période 300 à 375.
un «Bol en terre rouge, d’une pâte fine et de forme élégante, large de 20 cm et profond de 5, orné de motifs légers en forme de palmette»,
comme un vase en céramique décorée «à l'éponge», fabriqué au IVe siècle dans le Poitou) et plus exactement la forme Raimbault V (Raimbault 1973)(
et vraisemblablement un vase non décrit par Leroux comme un type chenet 320.?
Un vase en terre sableuse, de couleur noire ou plutôt grise, de forme très siimple. Pour Galliou, Il s’agit vraisemblablement d’une urne cinéraire en céramique locale
«petite
urne haute de 15 cm environ, de terre blanchâtre assez fine, recouverte d’une substance noire que l’eau dissolvait sans beaucoup de peine».
Pour Galliou, ce type de gobelet à panse arrondie et haut col étroit est tardif dans nos régions et peut être daté du IVe siècle.
Conclusion de Galliou :
«Les objets recueillis par A. Leroux prouvent bien que la nécropole à incinération de Saffré était encore en usage au IVe siècle (dans la première moitié du siècle sans doute) et
que la pratique de l’inhumation, pourtant attestée en Armorique dès le début du IVe siècle n’avait gagné qu’une partie de la population. Il ne faudrait pas voir là une quelconque preuve d’arrièration
ou d’archaïsme local, mais la preuve que les pratiques incinérantes et inhumantes ont persisté , côte à côte (si l’on peut dire) pendant bien longtemps dans une grande partie de la Gaule.»
P Galliou La Nécropole de Saffré (L.-A.) in Arch.en Bretagne N°19 1978 p 51-53