Puceul au Moyen-Âge
Yohann Gourdon (juin 2020)
Le territoire de Puceul est organisé en paroisse depuis au moins 1283, date de la première mention de son nom,
trouvée dans les anciens Pouillés de Bretagne. Le bénéfice de la cure de Puceul, présentée par l’évêque de Nantes, représente alors une valeur de cent sous de rente, ce
qui est l’un des plus petits bénéfices du nord de l’actuel département, témoignant de revenus ecclésiastiques, comme la dîme, sans doute modestes. La première mention de l’église paroissiale
de Puceul date de 1523.
La plus ancienne mention de Puceul dans un acte remonte au 2 août 1290, acte en latin dont nous avons seulement un résumé, et dans lequel Hervé de Blain, chevalier, assigne à l’abbaye de Mellerai une rente annuelle
de 5 livres 10 sous sur ses hommes de Saffré et 15 livres sur la villa de Puceul. Ce qui est désigné ici par Puceul ne comprend qu'une part du territoire de Puceul-La Chevallerais, hors la portion appartenant au seigneur
de Nozay. Quant au terme de villa, il ne faut y faire, selon les dernières recherches, aucun lien avec la villa
romaine ou carolingienne, et aucun lien avec la notion de village des siècles postérieurs. La villa au XIIIe siècle est une notion qu'il reste à expliquer.
Après semble-t-il une relative accalmie dans les années 1450, la chute démographique se poursuit pour le secteur de Châteaubriant et Puceul dans les années 1460-80. On peut penser que Puceul est touché par
des grêles et des tempêtes en 1462, entraînant une mauvaise récolte des blés, puisque Issé, Saffré et Vay sont avérés être touchés. Le doute subsiste aussi sur la manière dont
Puceul est affecté par la peste qui ravage la Bretagne à partir de 1461, et qui atteint le pays de Châteaubriant vers 1463-64, ou par le conflit entre les soldats français du roi Louis XI et le duc de Bretagne François II,
occasionnant pillages et chevauchées dans le secteur, comme pendant le siège d'Ancenis en 1468. Ce qui est avéré pour Puceul, ce sont les dégâts de 1472, Louis XI étant établi à Pouancé et
François II à Châteaubriant, pour lesquels rabat est obtenu en août sur le montant du souldoy (impôt similaire au fouage, mais levé pour parer au paiement des gens de guerre): "Extraict des rabaz faiz par le duc et son
conseil sur le foaige de LXIII soulz et du souldoy de XLII soulz par feu ordonnéz à cause de la guerre et mortalité...". Puceul obtient la réduction du tiers de son impôt du souldoy pour chaque
feu. Et ce qui est intéressant, c'est qu'un nouveau comptage des feux apparaît dans ce document: 27 feux 2 tiers de feu pour Puceul, là où il en avait 34 en 1426. Pour comparaison, Nozay passe de 100 à 71 feux, et Jans reste
stable à 30. Une nouvelle baisse de près de 20% pour Puceul en près de 50 ans, amenant les chiffres de la population autour de 270-350 habitants, bien loin des 700 à 800 de la fin du XIVe siècle. En octobre 1473, les chiffres restent stables pour les feux fiscaux puceullois,
qui obtiennent cette fois un "rabaiz sur le fouage de CV soulz par feu", après un premier d'un quart du montant en mars 1472. Enfin, les événements qui encadrent le siège de la ville de Châteaubriant en avril 1488 et éprouvent
le pays, obligent le duché à allouer une nouvelle série abattements fiscaux, dont Puceul.
Même si la situation politique s'améliore dans la première moitié du XVIe siècle, catastrophes climatiques et épidémies restent de mise. La reprise démographique dans le pays de Châteaubriant sera donc lente, mais continue, avec de fortes
poussées; le fait est avéré par les données issues des registres paroissiaux des paroisses de Marsac, Abbaretz, Saint-Jean-de-Béré et Soudan, qui vont dans le sens de ce qui
est observé pour la Bretagne, mais aussi en France. Le schéma global dévoile une diminution par deux dans les années 1440 des chiffres de population les plus hauts connus au XIVe siècle, en 1330, avant la grande phase de repli. Ainsi, pour Puceul, en estimant sa population
en 1440 à environ 425 âmes, il y aurait eu au moins 900 habitants en 1330 (contre plus de 2100 pour Saint-Jean-de-Béré et plus de 2500 pour Nozay).